Une bande de
lycéennes décide de tomber enceinte
Tout a commencé par un accident de capote qu'a subi Camille
et qui la mise enceinte. Puis cette « leadeuse » a réussi à
convaincre ses copines de faire la même chose.
Il y a bientôt un an j'ai découvert 17 filles au cinéma, le premier film de Muriel et Delphine Coulin.
Très intrigués par le synopsis j'ai répondu présente à l'invitation. Deux femmes blondes
entre 30 et 40 ans attendent devant l'écran que la salle se remplisse. Les deux
soeurs se ressemblent par leur minceur et la douceur qui émane de leur visage.
Elles ont décidé de porter à l'écran une histoire qui sort de l'ordinaire.
Inspiré d'un fait divers survenu en 2008 dans le Massachusetts, le film raconte
comment dix-sept lycéennes ont choisi de devenir mères ensemble. Les soeurs
Coulin avaient précédemment réalisé des courts métrage sur des thèmes
similaires : la féminité, la relation qu'entretiennent les femmes avec
leur corps, l'adolescence...
Pour ce premier long métrage, elles ont tourné à Lorient, leur ville natale. Initialement l'histoire se déroule à Gloucester (aux USA) mais les réalisatrices ont préféré le Morbihan, un environnement connu. On note d'ailleurs l'esthétique des prises de vue de la ville et particulièrement de la plage. Elles ont trouvé une grande similarité entre Gloucester et Lorient, ports de commerce et de pêche dont l'activité a beaucoup décliné. Les ados y sont las, rejettent la vie de leurs parents et veulent s'enfuir à tout prix. L'ennui et le fossé avec les adultes sont des explications possibles du geste surprenant des dix-sept jeunes filles.
Pour ce premier long métrage, elles ont tourné à Lorient, leur ville natale. Initialement l'histoire se déroule à Gloucester (aux USA) mais les réalisatrices ont préféré le Morbihan, un environnement connu. On note d'ailleurs l'esthétique des prises de vue de la ville et particulièrement de la plage. Elles ont trouvé une grande similarité entre Gloucester et Lorient, ports de commerce et de pêche dont l'activité a beaucoup décliné. Les ados y sont las, rejettent la vie de leurs parents et veulent s'enfuir à tout prix. L'ennui et le fossé avec les adultes sont des explications possibles du geste surprenant des dix-sept jeunes filles.
Les garçons sont « utilisés » et n'ont aucune
importance, tout ce qu'elles désirent c'est avoir chacune un enfant. Bercées
d'utopie, elles imaginent fonder une communauté et vivre ensemble. Les adultes
qui les entourent ne comprennent pas leur choix. Ni les professeurs du lycée
qu'elles fréquentent, ni leurs parents, ni même les autres élèves (qui les
observent avec admiration) ne peuvent expliquer leur décision.
« 16 ans d'écart avec son môme c'est idéal »
A travers leur geste, les filles pensent sauter le pas et
devenir enfin femmes. Elles ne veulent plus entendre les réflexions de leurs
parents : « range ta chambre, fais ton lit... ». Elles pensent
pouvoir s'en sortir en élevant leurs enfants en groupe et trouvent que
« 16 ans d'écart avec leur môme c'est idéal, pas de choc des
générations ! ».
En rejetant les codes de bonne conduite traditionnels elles
veulent juste « donner l'amour qu'elles ont à donner à un bébé » et
être aimées en retour.
Les soeurs Coulin offrent un film touchant et à aucun moment
moralisateur (lors d'une réunion d'enseignants toutes les opinions fusent,
cette scène permet au film de ne pas prendre parti pour ou contre l'acte des
filles). On constate aussi qu'un beau travail de préparation a été effectué
pour rendre crédible la complicité étroites entre les actrices, pour la plupart amatrices. Les
cinq principales filles sont convaincantes et émouvantes. Cependant Camille,
l'initiatrice du « pacte de grossesse » (incarnée par Louise
Grinberg, découverte dans Entre les Murs) se démarque par son charisme
et sa force de caractère. Au fil des mois de grossesse, on voit dans ses yeux
bleus clairs se transformer la détresse et l'ennui en l'espoir d'une vie
meilleure, avec son enfant. Malheureusement il en sera autrement. L'avenir du
film est quant à lui bien plus enthousiasmant. Après avoir été nommé pour la
Caméra d'or du Festival de Cannes 2011, il a reçu le prix Michel-d'Ornano au
Festival de Deauville.